Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/04/2013

L'Europe face à la Turquie

europe-blue.png

King Jan III Sobieski of Poland.jpgS’il est un exemple particulièrement significatif de l’impuissance de l’Europe actuelle, rien ne l’illustre mieux que sa relation avec la Turquie et son arrogant premier ministre. C’est aux frontières de l’Europe, pas seulement de l’Union Européenne d’ailleurs, qu’elle est en conflit, certes en conflit gelé, avec la Turquie.

En effet, cette dernière occupe illégalement depuis 1974 la zone nord-est de Chypre, au mépris des conventions internationales, cette occupation ne s’étant pas limitée à la présence de troupes mais s’accompagnant aussi de l’implantation de colons turcs. Sa frontière avec l’Arménie est gelée, alors même qu’Ankara soutient les revendications azéries, conformément à l’idéologie pantouranienne consistant à aider les autres turcophones, et en conséquence dénonce la sécession du Haut-Karabagh, peuplé depuis toujours d’Arméniens. Elle continue par ailleurs de nier la réalité des crimes commis par l’empire ottoman en 1915 à l’égard de cette communauté. Enfin, la Turquie revendique les îles grecques de sa côte et en particulier les zones maritimes associées, alors que tout semble indiquer que le sous-sol marin de la Méditerranée serait riche en pétrole et en gaz.

La Turquie, sous l’influence de son ministre des affaires étrangères Ahmed Davutoglu, met en place une géopolitique dite néo-ottomane qui consiste à s’intéresser aux problèmes des Balkans, apportant son aide aux mouvements islamiques au Kosovo ou en Bosnie, et bien sûr aux communautés turcophones de Macédoine ou de Bulgarie. A sa façon, elle remet en cause ce mouvement de recul de la « sublime porte » pendant tout le XIXème siècle et jusqu’au traité de Sèvres. Mettant en parenthèses la période kémaliste, en s’attaquant à ce symbole de l’état laïc qu’est l’armée, en remettant en cause l’interdiction du voile dans les universités et les services publics, avec en outre la mise en examen de nombreux chefs militaires mais aussi de journalistes, la Turquie d’Erdogan tourne le dos à la civilisation européenne tout en prônant dans le même temps l’adhésion à l’Union Européenne, une Union qui avec la Turquie en son sein cesserait définitivement d’être européenne et surtout deviendrait une pure coquille vide.

Alors qu’elle s’était un temps éloignée de la stratégie de l’OTAN, pilotée par les USA, refusant même l’accès à son ciel aérien pendant la seconde guerre en Irak, la problématique syrienne a changé la donne. La relation avec l’Iran voisin s’est même dégradée, puisque ce dernier soutient le régime de Bachar El Assad. C’est là où le jeu américain et le jeu turc se sont à nouveau rencontrés. Obama a contraint Netanyahu à faire reconnaître à l’état hébreu sa responsabilité dans le drame du Mavi-Marmara, ce qu’il se refusait à faire à juste titre depuis plusieurs années. Dans le jeu américain, il est important que la Turquie joue son rôle contre l’Europe, et la rupture entre Israël et la Turquie n’arrangeait pas les affaires de Washington.

Cet épisode est d’ailleurs une excellente illustration du mensonge des obsessionnels du complot « sioniste », qui prétendent que les USA seraient soumis aux intérêts de cet état. On voit bien qu’il n’en est rien, et que ce n’est pas Netanyahu qui tient le manche mais bien Obama. Cette « alliance éternelle » entre les USA et Israël, que prône Obama à nouveau, est un trompe l’œil. C’est bien pour cela que Lieberman était méfiant et prônait un repositionnement diplomatique pro-russe, mais empêtré dans ses affaires judiciaires, il a dû renoncer à toute fonction au sein du gouvernement israélien.

L’administration américaine a deux enjeux majeurs – encercler la Russie et l’isoler, ce que certaines dérives autoritaires en Russie facilitent d’ailleurs, et surtout empêcher la mise en place de toute Europe politique. Pour cela, elle a à sa botte le gouvernement britannique de Cameron, qui aliène les intérêts britanniques, qui sont les mêmes que ceux des autres européens, en faveur des USA, et bien sûr l’allié turc. Force est de constater que les partisans d’un Royaume-Uni souverain, par exemple UKiP, qui prônent la fin de l’Union Européenne, ne remettent pas en cause cette sujétion au grand voisin outre-atlantique. Ce n’est pas un hasard. Quant à Erdogan, il a beau ne pas cacher sa phobie du « sionisme », cela ne dérange pas Obama, bien au contraire. Si les USA doivent choisir entre la défense d’Israël, ou de l’Europe, et la paix avec l’islam, ils finiront pas choisir le second.

Face à la Turquie, une Grèce « souveraine » ou une Chypre « indépendante », seraient démunies. Les prétendus nationalistes hellénophones, Aube Dorée et ELAM en tête, en attisant la haine contre l’Union Européenne, certains ayant même brulé il y a quelques jours des drapeaux de l’UE, ne péseraient rien. Le seul bouclier en mesure de défendre les intérêts grecs, chypriotes ou arméniens, c’est l’Europe. Et ce qui l’empêche d’agir aujourd’hui et de se faire respecter du voisin turc, c’est l’absence d’institutions politiques à sa tête, en clair d’un Etat européen. On sait que la Commission et les deux Conseils représentent les oligarchies à la tête des Etats dits « nationaux », qui servent le libéralisme mondialisé et l’atlantisme, et le parlement européen, pourtant seul démocratiquement légitime, n’a pas de pouvoirs et surtout ses membres actuels n’ont pas le courage politique de les exiger. Mais c’est bien au niveau européen, et on le constate avec la crise de l’€, et la faillite bancaire de Chypre, à laquelle la Russie n’a pu apporter son aide tant la russophobie est forte au niveau de Bruxelles, que se trouve la solution et pas dans un suicidaire repli identitaire.

La russophobie amène d’ailleurs à la mise en place d’une alliance contre-nature Géorgie/Turquie contre l’ours russe. Dans ce cadre, la Géorgie joue le même jeu que François Ier et se trompe de camp. Elle devrait au contraire œuvrer à la réconciliation avec la Russie tout en se choisissant un avenir européen. L’Arménie, elle, ne commet pas la même erreur géopolitique. Il faut dire qu’elle est confrontée en direct au monde asiato-musulman à ses portes. Rempart du Caucase et de l’Anatolie du temps de l’empire byzantin, elle sait que sa place est aux côtés des autres Européens depuis toujours.

Heureusement, pour le moment, les dirigeants de ces deux Etats, Grèce et Chypre, ne s’alignent pas sur les positions les plus europhobes de certains partis, de « gauche » radicale (Syriza) comme de droite radicale (Hrisi Avgi), et ne remettent en cause ni l’UE ni l’€. Mais ils n’ont pas non plus la force de s’opposer aux dérives mondialistes et libérales de leurs partenaires.

Face à la Turquie, une Europe politique digne de ce nom ferait entendre un autre son de cloche. Vis-à-vis de la Grèce et de Chypre, elle ne se contenterait pas d’exiger toujours plus d’efforts d’une population ruinée par le mondialisme économique et financier. Elle apporterait un soutien clair et net aux revendications légitimes de ces peuples face à son voisin. L’Etat européen, qui aurait naturellement mis fin à tout processus d’adhésion de la Turquie à son espace politique, exigerait l’évacuation de Chypre par la Turquie et mettrait fin à ce rôle de plaque migratoire que joue Ankara, la Turquie se refusant pour le moment à limiter les flux migratoires vers notre continent. Pour commencer.

Dans ses relations avec la Turquie, l’Europe actuelle n’est pas capable de se faire respecter, et n’est donc pas capable d’offrir aux Grecs ce que la « Grande Idée » (Μεγάλη Ιδέα) des patriotes grecs, avait échoué à leur apporter, à savoir un véritable bouclier. Un bouclier économique contre les appétits d’une finance internationale avide. Un bouclier militaire contre un voisin redevenu bien inquiétant. Elle exige d’elle-même un repentir permanent, lequel favorise là encore des intérêts étrangers à l’Europe, et la désarme moralement, mais abandonne les Arméniens lorsqu’il s’agit de réclamer en leur nom que la Turquie reconnaisse ses fautes.

D’ailleurs, la fameuse loi contre la négation du génocide arménien promise par Hollande continue d’être lettre morte. Il faut dire que comme tous les prétendus sociaux-démocrates et « européens », le président PS a décidé de se réconcilier avec la Turquie après les années Sarkozy et de relancer le processus d’adhésion, auparavant au point mort. Comble du scandale, la Turquie va beaucoup plus loin que la Russie dans l’autoritarisme, et ce qui plus est au service d’une idéologie islamiste, tournant le dos aux valeurs européennes les plus ancestrales. Mais, alliés ou plutôt vassaux des USA, les gouvernements d’Europe occidentale lui pardonnent tout. Et face à cela, la petite Grèce, Chypre ou l’Arménie ne comptent guère.

Bien au contraire, en dotant l’Europe d’un Etat politique unitaire et souverain, qui parle d’une seule voix, nous pourrions exploiter ses richesses qui tapissent le fond de la Méditerranée, et ainsi aider au relèvement du peuple grec et du peuple chypriote, un relèvement reposant sur du concret et non sur la finance vagabonde. Nous pourrions faire reculer la politique néo-ottomane d’Erdogan. Et enfin, les USA seraient contraints de tenir compte d’une puissance économique qui leur serait supérieure, en attendant que l’armée européenne voie le jour et que l’Europe redevienne une puissance militaire qui en impose.

Ευρωπαϊκό κράτος ή θανάτος !

Thomas FERRIER (PSUNE)

03/03/2013

Notre Union Européenne ! (partie II)

notre europe,institutions européennes,union européenne,nationalité européenne,etat européen,nation européenne,psune,thomas ferrierAprès avoir analysé toutes les manifestations du dévoiement de l’idée Européenne que l’on constate dans l’actuelle UE, détournée de son véritable destin par des politiciens nationaux sans foi ni loi, et surtout sans vision de l’avenir, il est temps d’évoquer la nécessaire « reconstruction européenne », afin de remédier en profondeur aux égarements de l’ancienne UE, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour passer de l’une à l’autre, et ensuite le résultat espéré et attendu.

La « révolution européenne ».

De toutes les institutions de l’actuelle UE, la seule à disposer d’une relative légitimité démocratique reste le parlement européen. Si les élections européennes se caractérisent par un taux record d’abstention dans les différents états membres, c’est parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Le député élu ne rend aucun compte à ses administrés de la politique qu’il mène à Strasbourg et tout se déroule dans l’opacité. Et de toute façon, pour défendre un bilan devant des électeurs, il faudrait déjà avoir du pouvoir. Il pourrait certes signaler son vote sur les différentes directives qui lui ont été proposées, mais étant donné que celles-ci concernent des domaines qui n’intéressent pas du tout les citoyens, il s’en garderait bien.

Néanmoins, les élections européennes se déroulent avec un mode de scrutin à la proportionnelle, même si la barre pour avoir des élus diffère selon les pays (de 1% à 5% en moyenne), sans oublier le vote à l’échelle nationale ou bien à l’échelle de circonscriptions régionales (France, Royaume-Uni). A la différence des élections nationales françaises, qui reposent sur un scrutin majoritaire à deux tours, ou des élections britanniques (majorité relative à un tour), modes d’élection qui défavorisent les petits candidats et les nouvelles listes, et créent un fort effet de vote utile, les élections européennes peuvent permettre à des formations nouvelles de se faire connaître. Le FN en 1984, la liste Pasqua-Villiers en 1994, les Verts, la liste Tapie, constituent dans le cas français des exemples de l’émergence de partis inconnus ou marginaux aux élections européennes.

Si le cadre national est verrouillé, par exemple les Pirates ont fait 0,09% des voix en France, mais en Allemagne pourraient en revanche avoir des députés, ce n’est pas le cas du cadre européen. Une liste européiste pourrait être en mesure de s’y faire entendre ou du moins d’émerger, alors qu’elle serait très handicapée dans le cadre d’une élection nationale. C’est donc une révolution par les urnes, au niveau de l’Union Européenne, et par le biais du parlement européen, qui permettrait de débloquer la situation.

Cette « révolution européenne » passe par une évolution des mentalités, mais surtout par un travail d’explication consistant à montrer en quoi la mise en place d’un Etat européen permettra de résoudre concrètement les problèmes mortifères que dénoncent les citoyens et pour lesquels aucune réponse crédible n’est apportée, à part les non-solutions démagogiques des populistes de gauche et de droite qui capitalisent sur l’impuissance de l’Union Européenne.

Cohn-Bendit, en associant sa vision de l’Union « européenne » avec ses lubies libertaires (mariage gay, apologie du métissage), est le meilleur allié que pourraient avoir les souverainistes, puisqu’il donne de l’Europe une vision décadente. Or, si on veut montrer aux citoyens européens que l’Europe comme état-nation réussira là où la France, l’Italie et le Royaume-Uni sont impuissants, c’est en proposant à l’échelle de l’UE une politique radicalement différente de la politique des actuels Etats membres, à savoir une politique de défense des valeurs européennes, et non des valeurs mondialistes en Europe, de revalorisation du mariage traditionnel, de lutte contre le chômage dont sont victimes les travailleurs européens, d’harmonisation sociale (et fiscale), et de mise en place d’une politique remigrationniste. Si la rigueur budgétaire au niveau des Etats est calamiteuse, l’Etat européen sera un modèle de gestion équilibrée, luttant contre les abus réels, contre l’assistanat de masse, contre tout encouragement à un appel d’air migratoire, et ce en appliquant le principe d’exclusivité européenne en matière d’accès aux différentes allocations disponibles (chômage, familiales… etc).

Plus concrètement, la révolution européenne commencera par une révolution par les urnes, avec l’émergence d’un courant européiste (authentique) qui représentera un pôle de rassemblement (aux alentours de 30% des députés) au sein du parlement européen. Avec des alliés issus des autres formations politiques, qui viendront à la victoire, le parlement sera auto-proclamé assemblée européenne constituante. De par cette seule proclamation, naîtra l’Etat européen, avec son gouvernement provisoire, ce dernier ayant en charge l’organisation d’une très large consultation populaire en vue de l’élaboration d’une constitution européenne digne de ce nom, bâtie sur des principes exclusivement européens et ne s’adressant qu’aux européens.

L’Europe de demain, la nation des Européens.

L’Europe, envisagée ainsi comme un Etat et même comme un Etat-nation, sera vierge juridiquement. Elle ne sera contrainte par aucun traité, par aucune convention internationale. Par sa seule naissance, les Etats nationaux cesseront automatiquement d’exister, ainsi que leurs constitutions, exactement comme les provinces en 1789. C’est ce que l’on peut appeler une table rase juridique. Ainsi, les citoyens européens seront-ils libérés du carcan d’Etats dévoyés qui oppriment de fait leur propre population. Ils pourront enfin voir mise en œuvre la politique qu’ils souhaitent, sans être contraints par un droit devenu fou et même totalitaire, leur disant quoi dire et quoi penser. Aucun conseil constitutionnel de prétendus sages pour barrer la route à la volonté populaire. Aucune loi fondamentale pour brider le choix des citoyens.

Lire la suite

Leur « Union Européenne » (partie I)

union européenne,barroso,schulz,europhobie,faux nez,bouc émissaire,mondialisme,psune,thomas ferrierAprès avoir consacré plusieurs articles à dénoncer la nocivité absolue et les divers mensonges des europhobes, eurosceptiques, populistes  et autres souverainistes, il paraît indispensable de distinguer l’UE telle qu’elle est pensée et voulue par les mondialistes, c’est leur « Union Européenne », mais c’est surtout la seule à exister actuellement, et notre Union Européenne, celle des pères fondateurs mais surtout celle des européistes authentiques d’aujourd’hui. Il y a l’UE telle qu’elle est, impuissante et corrompue, et l’UE telle qu’elle aurait dû être, telle qu’elle devrait être et telle qu’elle devra être. Ce dernier point fera l’objet d’une seconde partie.

Une Europe contrôlée par les Etats.

Certains dénoncent dans l’UE une Europe fédérale en gestation. Elle est en réalité une Europe des Etats, Etats qui acceptent de mutualiser certaines politiques, surtout impopulaires, d’essence libérale, ne remettant pas en cause les principes fondamentaux de leur souveraineté. Depuis l’échec de la CED en 1954, seule tentative sérieuse de bâtir un embryon d’Europe politique, les éléments clé que sont la police, la justice et l’armée mais aussi la diplomatie et la gestion du budget, relèvent du pouvoir exclusif des Etats. Si les directives communautaires sont supérieures aux lois nationales, ce n’est que conformément à des traités signés entre Etats souverains et dans le cadre très restreint des attributions de l’actuelle UE.

L’Union Européenne elle-même est composée de quatre institutions principales, dont deux seulement sont (bien) connus des citoyens européens. Il y a en premier lieu deux conseils des représentants des chefs d’état et de gouvernement, et des ministres de chaque domaine spécifique, à savoir le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne. Il y a ensuite la Commission, qui siège à Bruxelles, et est composée de 27 représentants des gouvernements nationaux. Elle est dirigée par un président non élu qui est choisi par consensus par les chefs d’état et de gouvernement des Etats membres. Gustavo Barroso, formé aux Etats-Unis, ancien gauchiste reconverti en apôtre du libéralisme outrancier, est l’actuel président et a entamé il y a trois ans son second mandat. Très impopulaire, mais particulièrement silencieux depuis la crise, il n’a jamais eu à se confronter à ses « administrés ».

Un parlement européen croupion.

La dernière institution est le parlement européen. Il n’est pas élu à l’échelle de l’UE mais est composé de députés élus dans chaque pays d’Europe, et dont le nombre par pays a été décidé lors du traité de Nice. Chaque pays choisit dans sa « circonscription » le mode de scrutin de ces élus, même si les instances communautaires préconisent un scrutin à la proportionnelle. S’il existe de manière publicitaire des partis « européens », il s’agit en fait d’alliances entre partis nationaux de même sensibilité. Le PPE et le PSE (devenu ASDE), qui constituent les deux groupes parlementaires principaux au parlement de Strasbourg, ne sont pas de vrais partis mais regroupent les partis conservateurs d’une part et les partis sociaux-démocrates de l’autre. Si la « gauche » et la droite s’opposent lors des scrutins nationaux (par exemple, UMP contre PS en France, PDL contre PD en Italie, CDU contre SPD en Allemagne), ce n’est pas le cas au sein du parlement. Au contraire, ils se partagent les meilleures places, et notamment celle de président du parlement européen.

En effet, alors que le mandat de président est prévu pour durer cinq ans, PPE et ASDE se le partagent 2 ans ½ chacun. C’était de 2009 à 2012 le conservateur polonais Jerzy Busek et c’est désormais le social-démocrate allemand Martin Schulz. Il n’existe pas en effet de majorité parlementaire, comme dans les parlements nationaux, proposant une politique spécifique. La raison en est que le parlement européen n’a pas le pouvoir de proposer des lois et s’apparente donc à une chambre d’enregistrement. Par ailleurs, les parlementaires sont tenus par leur parti politique « national », qui impose une discipline de parti, et non par leur groupe. Quand David Cameron l’a exigé, tous les élus du PPE issus du parti des Tories ont claqué la porte du groupe pour en fonder un nouveau.

Le parlement européen en outre a l’étrangeté d’accueillir en son sein les élus les plus europhobes, souvent incapables de se faire élire dans leur propre pays, à l’instar des députés FN et BNP. En ce sens, il bénéficie de modes de scrutin plus démocratiques et donc d’une représentation plus objective des différents courants d’opinion nationaux, mais étant donné qu’il n’a aucun pouvoir, cela n’a aucun impact sur l’opinion publique. Les élus sans groupe apparenté sont inaudibles. Par ailleurs, les partis politiques nationaux ne composent leur liste et n’envoient comme députés que des seconds couteaux ou des candidats incapables d’être élus par le scrutin majoritaire. En France, si un notable de l’UMP ou du PS n’arrive pas à se faire élire à l’Assemblée et au Sénat, ou à se faire nommer au Conseil Economique et Social, il sera mis en position éligible aux élections européennes. C’est ainsi que Rachida Dati s’est retrouvée députée européenne alors qu’elle n’avait aucun intérêt pour les questions communautaires et n’aspirait qu’à retourner à Paris.

Lire la suite

02/12/2012

Brandir le drapeau européen, une nécessité historique !

UE_flag.jpgFace à l’armée prussienne, les troupes de Napoléon III n’ont pas pu faire le poids. Sedan solde la fin de l’aventure impériale et le début d’une république dont la majorité parlementaire est monarchiste. La France aurait pu devenir à nouveau une monarchie constitutionnelle si l’héritier des Bourbons l’avait souhaité. Or le comte de Chambord n’aurait pu accéder au trône qu’en acceptant de reconnaître le drapeau tricolore de la patrie, en renonçant au drapeau d’avant 1789. C’est parfois pour une simple question de drapeau que le pouvoir peut échapper à un de ses prétendants.

Il ne faut pas oublier qu’un drapeau n’est pas qu’un simple symbole, un identifiant, mais c’est avant tout un signe de ralliement, un étendard de combat. C’est parce que le drapeau tricolore a arpenté l’Europe sous la Révolution et l’Empire, c’est parce qu’il a représenté la liberté d’un peuple se soulevant contre son roi, en 1830 comme en 1848, c’est parce que de nombreuses personnes sont mortes en son nom ou en le brandissant, qu’il a acquis ses lettres de noblesse. Il en a été de même du drapeau rouge, à l’origine étendard de l’armée romaine, symbole du dieu Mars, et désormais drapeau de la révolution et du socialisme.

Ainsi l’Europe dispose-t-elle d’un drapeau, certes récent mais porteur d’une longue histoire. Ce drapeau, d’abord choisi par le Conseil de l’Europe puis adopté par l’Union Européenne, est d’un bleu royal et souverain, constellé de douze étoiles d’or. On a dit de ces étoiles qu’elle formait la couronne de la Vierge Marie, telle qu’elle est représentée à Strasbourg. Mais ce chiffre douze, symbole de concorde, rappelle aussi la tradition classique, et le bleu, couleur aussi de l’anneau olympique représentant notre continent, fait penser à la couleur des yeux de Zeus, le dieu du ciel, qui s’unit à la princesse crétoise Europê, en qui certains virent une phénicienne. Douze comme les douze signes du zodiaque, douze comme les douze tribus d’Israël, mais douze comme les douze travaux d’Héraclès, le premier héros européen de notre histoire, et douze comme les douze dieux de l’Olympe.

Ce drapeau, qu’on peut ainsi interpréter tant comme un étendard païen que comme fanion chrétien, ne représente pas seulement l’Union Européenne, pas seulement la construction européenne mise en place depuis l’après-guerre, mais l’Europe toute entière, même si tous les européens n’en ont pas encore conscience. Certains voudront à tout prix l’interpréter comme l’étendard de la technocratie bruxelloise. Il est vrai qu’on le retrouve sur tous les bâtiments institutionnels de l’actuelle UE. Mais ces mêmes technocrates s’en revendiquent-ils ? Ils ne chantent pas l’hymne européen et ils ne lèvent pas bien haut ce drapeau bleu étoilé.

Un drapeau a la valeur que le peuple lui confère, et ce drapeau européen, qui est désormais connu et reconnu par de plus en plus d’Européens, doit devenir ce qu’il est, à savoir un drapeau de résistance, un drapeau de combat, celui d’une Europe unie et qui ne veut pas périr. Face à la crise économique que nous subissons, face aux périls qui s’amoncèlent et qui menacent tout le continent, de l’Islande à la Russie, face à l’influence grandissante des Etats-Unis, du monde islamique ou de la Chine au cœur même de notre société, et pour son plus grand malheur, l’Europe doit se réveiller. Elle doit s’unir. Elle ne peut le faire que derrière des hommes, et des femmes, de bonne volonté, qui devront la doter d’institutions solides et légitimes. Mais une nation, une patrie, se doit d’être incarnée, d’être reconnue. Elle a besoin d’être identifiée.

L’Europe a son drapeau. Ce n’est pas le drapeau de ceux là même qui l’ont choisi pour représenter leur institution technocratique. C’est le drapeau de tous les Européens, car l’œuvre échappe à son créateur, et c’est aux véritables européistes que nous sommes, défenseurs de nos traditions, de notre culture ancestrale, de notre héritage commun, de s’en emparer. Ne laissons pas ce magnifique emblème dépérir dans les mains de ceux qui ne sont pas dignes de l’utiliser. Prenons le avec nous, levons le droit devant le soleil éternel, plantons le tout en haut de l’Acropole d’Athènes et de tous les hauts lieux de notre terre de lumière. Défilons derrière lui, tel un bouclier nous protégeant des coups de l’ennemi.

Le drapeau européen doit être face à la Chine de l’autre côté du fleuve Amour. Il doit aussi reposer aux bords de l’Evros, face à ces héritiers islamiques de l’empire ottoman qui nous narguent depuis près d’une décennie et exigent qu’on leur ouvre la porte. Il doit être aux côtés des Arméniens dans le Haut Karabagh et des Chypriotes grecs à Nicosie. Partout où est l’homme européen, partout doit être son drapeau.

Ceux qui refusent de brandir le drapeau de l’Europe, préférant par exemple la cocarde tricolore, se sont trompés d’époque. Ils ne servent pas les intérêts du peuple, ne comprennent pas que l’avenir des Européens est dans l’unité, facteur de paix et de prospérité, facteur aussi de préservation d’une identité plurimillénaire.

Le drapeau européen est couvert de la sueur des millions de travailleurs européens qui ont rebâti notre continent au sortir de deux guerres civiles meurtrières. Il est le fruit d’un patient travail de réconciliation engagé par les pères fondateurs de la construction européenne d’après 1945. Le nationalisme allemand dans son expression hitlérienne ayant ruiné l’économie du continent, et alors que le nationalisme russe assurait sa domination sur la moitié orientale du continent, sous les traits de l’URSS, l’idée d’une Europe unie, qui avait été promue par le premier socialiste, Saint-Simon, comme par le patriote italien Mazzini, redevenait une évidence. Napoléon n’avait entrevu l’Europe comme république unitaire qu’à Sainte-Hélène, alors même que son nationalisme français avait déçu les Italiens et les Allemands et lui avait mis à dos la fierté espagnole et l’honneur russe.

800px-European_Army_Flag_svg.pngLes souverainistes prétendent que la construction européenne a mis fin aux souverainetés nationales, prétendument protectrices. En réalité, c’est bien l’absence d’Europe qui a permis aux américains de mettre nos pays sous tutelle. Et lorsque le maître a brièvement relâché la laisse, lorsque l’occasion historique aurait pu permettre dès les années 50 de disposer d’un Etat européen, avec la Communauté Politique Européenne (CPE) associée à la Communauté Européenne de Défense (CED), gaullistes et communistes, socialistes tièdes et poujadistes, ont voté non.

Il n’y a pas de souveraineté sans puissance, sinon elle n’est qu’une indépendance factice, une liberté de papier, un esclavage déguisé. Seule l’Europe unie dispose de la puissance nécessaire pour se faire respecter et craindre du monde entier. L’Europe de la CEE est encore trop limitée pour permettre à ce potentiel de s’exprimer pleinement. L’Union Européenne a besoin de s’élargir à l’Europe de l’Est, d’incorporer en son sein une Russie affaiblie, mais dont le peuple aspire à un grand destin aux côtés de leurs frères européens. Une telle Europe sera alors invincible.

Et le drapeau bleu étoilé, celui de notre nation en devenir, sera levé d’une manière souveraine. Il conservera les âmes de tous ceux qui ont combattu, de tous ceux qui sont morts, de tous ceux qui ont œuvré à son unité. Alors assumons ce que ce drapeau contient de potentialités. Soyons en fiers. Brandissons-le aux yeux du monde. Qu’il soit le signal que l’Europe ne veut pas disparaître, que bien au contraire elle est prête à renaître.

Ce drapeau, qui fait peur à ces technocrates de Bruxelles et de Strasbourg, qui pourtant devraient le défendre, n’est pas un simple morceau de tissu coloré. Il incarne à lui seul la résistance au mondialisme destructeur et au nationalisme centrifuge, qui ne sont que les deux faces d’un même mal.

Qui vive ? Europa !

Thomas FERRIER
Secrétaire général du PSUNE

23/09/2012

Entre euroscepticisme et eurofuturisme…

sondage,IFOP,Le Figaro,euroscepticisme,européisme,opinion,Union Européenne,euroAlors que 76% des membres du conseil fédéral d’ « Europe » Ecologie – Les Verts ont voté contre le traité budgétaire européen promu par François Hollande et Angela Merkel, au grand dam d’un Cohn-Bendit qui en profite pour prendre ses distances avec ce mouvement, le thème européen n’apparaît décidément plus comme un élément fédérateur.

Un sondage IFOP, commandé par Le Figaro et consacré à la question européenne, de septembre 2012, matérialise ce désaveu dont l’idée européenne semble souffrir de la part du peuple français.

En premier lieu, le sentiment d’européanité, qui est ainsi confondu avec celui d’appartenance à l’Union Européenne, est au plus bas, puisque 7% seulement des personnes interrogées se considèrent comme européennes avant tout, et 9% de plus se considèrent comme européens parmi d’autres référents identitaires. Néanmoins, le fait d’être membre de l’UE reste intéressant pour 49% des français, contre 27% qui pensent le contraire. Cela ne signifie pas que pour autant l’UE reste crédible puisque sa gestion de la crise économique ne convient qu’à 24% des sondés, contre 76% qui l’estiment peu ou pas efficace. L’€, principal élément tangible de la construction européenne, n’est plus un atout que pour 23% des gens, 45% estimant au contraire qu’elle est un élément de handicap. Il l’est selon la majorité des sondés en matière de compétitivité de l’économie française (négatif pour 61% d’entre eux), de chômage (63%) et surtout en matière de niveau des prix, ce vieux mythe eurosceptique, l’€uro étant négatif à 89%. Néanmoins, aussi négatif soit l’€uro à leurs yeux, ils ne sont que 35% pour penser qu’il faudrait revenir au franc (l’expression adaptée aurait dû être de « retrouver une monnaie nationale ») contre 65% qui estiment le contraire. L’€-phobie reste néanmoins à un niveau assez haut, même s’il est inférieur à septembre 2011 et plus encore à mai 2010, mais elle n’a pas progressé d’une manière déterminante pour autant.

Le manque de solidarité européenne s’exprime nettement lorsque le cas grec est évoqué, l’idée d’une exclusion d’Athènes si elle ne parvient pas à réduire sa dette et son déficit, étant soutenue par 65% des personnes interrogées.

Enfin, en interrogeant les seules personnes en âge de voter en 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht, le non aurait été de 64% (contre 49% dans la réalité) et le oui aurait été largement dominé avec seulement 36% des voix (contre 51% dans la réalité). Ce résultat témoigne que parmi les partisans de l’Europe politique en 1992, beaucoup sont désabusés et regrettent l’introduction de l’€uro, même si les partisans d’un retour au franc demeurent minoritaires.

Toutefois, même si ces résultats ne sont pas encourageants, les citoyens ne sont néanmoins pas nécessairement cohérents. Le fédéralisme européen séduit encore 40% des sondés, contre 60% qui souhaitent au contraire moins d’intégration européenne. C’est le score le plus bas pour cette question, mais cela reste une option crédible. L’idée d’une politique économique et budgétaire unique n’est pas repoussée, même si elle est minoritaire. Et on peut même parler d’ « eurofuturisme » pour 44% des français, qui estiment probable la mise en place d’un état européen unique, tel que le prône par exemple le PSUNE. Et c’est même le cas pour 46% des sympathisants du Front National, alors que 40% de ceux du Front de Gauche partagent leur avis.

Quant à la question de l’appartenance de la Turquie à l’Union Européenne, le rejet des citoyens n’a jamais été aussi fort. 84% des personnes interrogées sont opposées à l’adhésion turque. La politique intérieure turque, avec la réislamisation de plus en plus évidente de la rue turque, mais aussi avec l’autoritarisme accru de Recep Erdogan, rentre sans doute en ligne de compte. Mais c’est au moins une bonne nouvelle car toute initiative du gouvernement « socialiste » en faveur de cette option ne peut qu’être refroidie par cette opinion si hostile. Néanmoins 37% des sympathisants du Front de Gauche restent favorables à cette adhésion, sans doute et on le verra dans d’autres sondages, parce qu’il a en son sein le plus grand nombre d’islamotropes.

Ce sondage n’illustre pas seulement un clivage entre eurosceptiques et européistes, mais divise les familles politiques et même les genres. Ainsi, les hommes sont les plus favorables à l’Europe politique. 10% se sentent d’abord européens, 54% estiment que l’appartenance à l’UE est intéressante, 31% que l’€ est un atout, 40% auraient voté oui à Maastricht (contre 33% des femmes), 47% souhaiteraient une Europe plus intégrée (mais seulement 33% des femmes) et ils sont même 54% à croire à un état européen unique pour l’avenir.
Le sentiment d’européanité est le plus fort au MODEM et à Europe-Ecologie, en revanche il est inexistant au FN, preuve que la propagande europhobe de Marine Le Pen en a écarté les éléments pro-européens (Nouvelle Droite et autres), et faible au Front de Gauche (4%). En revanche, le Front de Gauche reste moins défavorable à l’UE (47% sont pour) alors que le FN y est très hostile (21% seulement des sympathisants FN considèrent l’UE d’une manière favorable).

Concernant le « retour au Franc », 37% des partisans du Front de Gauche le souhaitent, ce qui est à peine plus élevé que la moyenne, alors que 78% des partisans du FN y sont favorables. L’€uro est d’ailleurs un point de clivage entre l’UMP (20% d’anti-€) et le FN (80% d’anti-€).

Alors que les sympathisants FN semblent les plus opposés à l’UE, ils souhaitent pourtant l’exclusion de la Grèce de la zone €uro, à laquelle ils disent ne pas croire, à 81% et même à 85% si on ne compte que les électeurs FN. Le Front de Gauche est en revanche solidaire des Grecs à 54%.

Parmi ceux qui souhaitent une intégration européenne accrue, 15% des partisans du FN et 28% des partisans du FG s’y montrent favorables, ce qui monte que même au sein d’une mouvance europhobe, comme le FN, il reste malgré tout des partisans de l’idée européenne. 55% des partisans de l’UMP comme du PS sont également favorables à cette intégration. Enfin, parmi les 44% des français pronostiquant un état européen unique à terme, on retrouve ce pourcentage aussi bien à gauche qu’à droite, au Front de Gauche comme au Front National, mais c’est une idée surtout masculine.

La tradition politologique classique a toujours considéré l’électorat féminin comme davantage conservateur, et c’est pourquoi la République n’a instauré le vote des femmes qu’en 1946, ce qui est très tardif. Elle avait craint un temps que les femmes favorisent la victoire des monarchistes ou des cléricaux. Force est de constater que ce sondage IFOP renforce cette idée, même si demeure un socle solide de citoyennes favorables à l’Europe politique. Toutefois, l’exclusion de la Grèce si nécessaire est soutenue majoritairement par des hommes (à 69%), les femmes étant légèrement plus modérées (62%), et surtout par ceux pour qui l’esprit de solidarité aurait dû être le plus fort, ouvriers (72%), employés (69%) et professions intermédiaires (70%).

Un autre sondage IFOP pour Atlantico, consacré à la question du vote des étrangers aux élections locales est également intéressant à analyser. Rappelons que les citoyens des états membres de l’Union Européenne disposent déjà du droit de vote aux élections municipales et européennes en France. 61% des français s’opposent à l’attribution de ce vote aux étrangers « non européens », l’expression « non européens » pouvant d’ailleurs être comprise par certains sondés comme un synonyme d’« allogènes ». 41% sont même farouchement opposés à cette idée. Ils n’étaient que 45% en décembre 2011 à le refuser. De quoi faire réfléchir le PS alors que plus de soixante-dix de ses députés poussent le gouvernement à instaurer ce droit de vote.

Sur cette question, hommes et femmes sont à égalité dans leur refus d’un tel vote, le clivage étant essentiellement entre la gauche et la droite. 72% des électeurs de gauche souhaitent une telle innovation mais seulement 31% y sont très favorables. En revanche, 89% des électeurs de droite refusent cet élargissement du droit de vote, dont 89% des électeurs UMP et 92% des électeurs FN. Enfin, le MD de Bayrou est favorable au droit de vote des étrangers extra-communautaires à 53%, alors qu’une telle mesure, mettant citoyens de l’UE et étrangers hors UE à égalité est fondamentalement la négation de l’idée européenne. Autre clivage, l’âge. 45% des moins de 35 ans sont pour le vote des étrangers contre 37% des plus de 35 ans. Cela illustre aussi la montée en puissance du vote d’origine immigrée. Gauchistes et écologistes sont en pointe dans ce combat (à 76%), le PS étant légèrement plus prudent (71%), mais les plus acharnés sont clairement les Verts (41% de très favorable).

En conclusion, ces sondages montrent que si l’opinion majoritaire est plutôt dans le camp des eurosceptiques à court terme, cela ne va pas jusqu’à remettre en cause majoritairement la monnaie unique et cela n’implique pas véritablement un refus d’une Europe politique pour l’avenir, en tout cas un refus définitif. Même au sein de la formation la plus europhobe, on constate qu’entre 15 et 20% de ses partisans ne sont pas opposés à l’idée européenne, même si le sentiment d’européanité semble pourtant absent.

Si l’Union Européenne telle qu’elle est actuellement gouvernée déplaît et nuit fondamentalement à l’idée européenne, l’idée qu’une autre Europe est possible, et même l’idée qu’une autre Europe verra nécessairement le jour, avec un état européen unitaire à la tête du continent. L’esprit prométhéen des Européens n’est pas encore mort. En revanche, les français sont déterminés, et de plus en plus, à préserver leur identité, en disant non à la Turquie et non au vote des « étrangers non-européens » et c’est plutôt rassurant. Il reste à leur faire comprendre que c’est dans une Europe politique forte que cette identité sera la mieux préservée et que l’Etat français est leur principal adversaire en vérité, alors que les eurosceptiques leur font croire qu’il est leur protecteur. Confondre un bourreau avec un protecteur, voilà le mensonge naïf que Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen en tête voudraient nous faire avaler.

Thomas FERRIER (LBTF/PSUNE)

08/05/2011

Faire face à l'europhobie de "gauche" et de droite !

bandeaubillets2ferrier2.png

Qu’est-ce que l’europhobie ? Il s’agit au sens strict de la peur irrationnelle de l’Europe, de l’unité politique du continent européen, ou simplement des Européens en général. Le réflexe europhobe peut arriver à des personnalités publiques qui par la suite feront promotion de l’union politique. Ainsi François Mitterrand a-t’il été atteint par deux fois d’un tel réflexe, en 1954 lorsqu’il vota contre le traité de la Communauté Européenne de Défense et en 1989 lorsqu’il manifesta publiquement ses réticences à l’idée d’une réunification allemande, blessant profondément l’opinion de beaucoup d’allemands. Mitterrand avait connu la seconde guerre mondiale et malgré cette empoignade célèbre avec Helmut Kohl, la réconciliation n’était pas si facile. Dans un discours à Strasbourg, quelques années après, célébrant le courage des soldats, quel que soit leur uniforme, Mitterrand a démontré qu’il était tout autant capable de manifester une europhilie sincère.

Il existe une europhobie de « gauche » et une europhobie de droite, qu’on ne saurait confondre avec l’euroscepticisme, même si la frontière entre les deux est parfois fragile. Il est difficile de dire si Chevènement par exemple est europhobe, sachant qu’il s’efforce toujours malgré des a priori très défavorables d’élaborer une critique qui se veut constructive et optimiste. De la même façon, le diplomate Hubert Védrine est très réservé sur le processus unitaire européen, de même que le géopoliticien « de droite », Aymeric Chauprade, hostile à ce qu’il appelle les pan-ismes selon sa grille d’analyse. On ne saurait les qualifier selon moi d’europhobes.

L’europhobe de « gauche » ne se contente pas de dénoncer le libéralisme de l’Union Européenne, les menaces sur les acquis sociaux ou sur le service public, et a cessé de revendiquer une « Europe sociale ». Le Parti des Travailleurs réclame ainsi que la France quitte l’Union Européenne. En vérité, l’essentiel de l’europhobie de « gauche », et des banlieues, est avant tout un racisme anti-blancs, et par extension une hostilité à la culture européenne et à la spiritualité pagano-chrétienne. C’est le rejet de l’européen en tant qu’européen au profit d’une diversité mondialiste et d’une « citoyenneté » planétarisée. L’extrême-« gauche » rejette aussi l’Union Européenne pour sa potentialité anti-mondialiste, parce qu’elle pourrait échapper à ses maîtres et devenir l’embryon d’une Europe régénérée, resourcée en elle-même, et à nouveau européenne. Bien que les flux migratoires vers l’Union Européenne soient intenses, et que le refoulement migratoire demeure marginal, l’extrême-« gauche » dénonce une Europe de l’exclusion, une « forteresse Europe » (expression rappelant la Festung Europa de la propagande nationale-socialiste), alors que c’est une « Europe passoire ».

L’europhobe de droite, souverainiste ou nationaliste, dénonce dans l’Union Européenne une entité politique qui attaque la nation, une nation fétichisée et redéfinie au mépris des faits historiques. L’européisme y est dénoncé comme un mondialisme, même si les européistes en question définissent l’Europe sur des bases anthropologiques et civilisationnelles objectives, comme un complot contre la nation, comme un viol du peuple. L’europhobe de droite ne cherche pas à fonder son refus sur une démarche critique, à la différence de l’eurosceptique, même s’il peut utiliser les arguments de ce dernier pour alimenter sa phobie ou la communiquer.

En premier lieu, l’europhobe de droite, souvent primaire, assimile l’Union Européenne à différents régimes totalitaires ou non. Certains qualifient à l’instar du libéral atlantiste russe Vladimir Boukovski, qui n’hésite jamais à exprimer son hostilité à Poutine et Medvedev par ailleurs, et qui ne vit pas en Russie, l’Union Européenne de nouvelle Union Soviétique. Marine Le Pen évoque ainsi une « UERSS » totalitaire. On cherche en vain goulags ou asiles pour dissidents politiques. En même temps, elle dénonce le libéralisme économique qui règne à Bruxelles. Une URSS libérale et atlantiste, voilà bien un étrange objet. D’autres considèrent que l’Union Européenne est un quatrième Reich, à l’instar de Pierre Hillard, qui voit dans les projets d’Europe des régions la réminiscence d’un fédéralisme SS. Il est vrai que la IXème symphonie de Beethoven par Von Karajan a pu être joué au moins d’avril 1945 dans les rues de la capitale allemande et que l’expression « communauté économique européenne » a pu être employé par Funk (Europäische Wirtschaftgemeinschaft). Mais en vérité, la comparaison est tellement caricaturale qu’elle n’en est que plus pathétique. Pan-Europe n’était pas la NSDAP, l’Union Européenne ne persécute pas les juifs. Enfin, certains comparent l’Union Européenne aux USA. Mais il y a plus fort encore. Certains réussissent l’exploit d’associer les trois comparaisons en même temps. Voilà donc une Union Européenne communiste mais libérale, fasciste mais mondialiste, totalitaire mais qui permet aux mouvements nationalistes d’avoir des députés à Strasbourg. Etonnant, non ?

En revanche, le drapeau français est paré de toutes les vertus. Pour des souverainistes ou nationalistes comme Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, c’est assez logique. C’est plus surprenant chez une Ségolène Royal qui revendique ce drapeau à son tour, refusant de le laisser à l’extrême-droite. Mais la réponse au nationalisme n’est pas dans le nationalisme, de type universaliste qui plus est, de Ségolène Royal, qui est le même en fait que celui de Marine Le Pen. Mais dans le drapeau bleu étoilé.

UERSS.jpgeunaz2.gifPour symboliser leur « conception », différentes caricatures du drapeau européen sont proposées. J’en présente ici trois. Les deux premières considèrent l’UE comme nouvelle URSS. Le premier drapeau ajoute la faucille et le marteau ainsi que la mention « UERSS ». Le second drapeau, que je ne présente pas, représente l’actuel drapeau de l’UE repeint en rouge. Fortuitement, c’est aussi la couleur du drapeau du PSUNE et de l’euro-socialisme qu’il entend représenter. Le troisième drapeau témoigne de la volonté de nazifier l’Union Européenne, avec la couleur rouge, le cercle blanc et les étoiles noires. L’absurdité de cette caricature n’empêche pas des associations, des partis politiques et des groupuscules à les utiliser.

Que reproche-t’on à l’Union Européenne lorsqu’on est un europhobe de type nationaliste ? De détruire une nation qui existerait depuis deux millénaires ? Bien évidemment, tout historien sérieux sait que Vercingétorix, Clovis ou Charlemagne ne sont en rien des rois de France, même en gestation, et que le sentiment national français émerge au XVème siècle pour exploser à partir de la fin du XVIIIème siècle, comme dans les autres pays d’Europe. En fait, la nation française, comme la nation italienne ou la nation allemande, est beaucoup plus récente. Et l’unification capétienne doit tout à des contingences historiques, au hasard des traités et des mariages, et rien à une volonté nationale populaire. On pourrait même affirmer que Sieyès est le premier à théoriser véritablement la France comme nation, en 1789, dans son « Qu’est-ce que le tiers-état ? ».

Au nom d’une France universelle, on refuse une Europe unitaire. On refuse d’imaginer un devenir commun avec les autres européens, l’idée d’un peuple européen au singulier amènera l’europhobe de droite à nier la parenté entre européens, à la relativiser, selon le principe du « on est trop différents », alors même qu’on considérera les migrants francophones venant d’Afrique par exemple comme des compatriotes. En clair, la différence marginale est fétichisée et devient un obstacle absolu, alors que des différences beaucoup plus significatives sont niées au nom d’un universalisme français, qui a été responsable notamment de la colonisation, ce qui indique à quel point il est tout sauf une idéologie de progrès.

Haro sur l’€. De l’économiste Jacques Sapir à Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, l’euro est devenu le mal économique absolu. La dévaluation, ruinant les petits épargnants, devient en revanche une vache sacrée à honorer. Bien sûr, l’euro a des difficultés, essentiellement exogènes (la crise américaine des subprimes), comme le dollar d’ailleurs, difficultés principalement dues à l’indépendance de la Banque Centrale Européenne et à la volonté du gouvernement allemand de maintenir un euro fort, plus favorable à l’économie du pays. C’est ainsi qu’on peut considérer à sa manière Angela Merkel comme europhobe. Il faudrait, et le PSUNE le prône, que la BCE soit contrôlée par un véritable gouvernement européen, démocratiquement élu et légitime, et dans un premier temps, par une commission parlementaire européenne. C’est la seule réponse crédible à opposer aux adversaires de l’€. Marine Le Pen, toujours elle, prétend avoir toujours su que l’€ allait échouer et joue les Madame Irma en pronostiquant la disparition de l’euro. Méthode Coué.

L’€ est attaqué d’abord parce que c’est un des rares symboles européens qui parlent aux gens. C’est une preuve concrète et quotidienne de la réalité de l’Europe. Bien sûr, les europhobes dénoncent l’€ comme responsable d’une hausse des prix, ce qui est partiellement exact, mais le phénomène est compensé dans d’autres domaines, comme le coût de l’énergie. Et de toutes façons les opposants à l’euro fort sont bien souvent des anciens partisans du franc fort. Par ailleurs, si l’idée de revenir à une monnaie nationale n’est pas en soi choquante, pourquoi les opposants français à l’euro veulent ils appeler cette monnaie « franc » ? On voit bien ici que l’euro n’est un problème que parce qu’il blesse le fétichisme cocardier de certains. Les considérations économiques de « gauche » ou de droite contre l’€ ne sont en vérité qu’un cache-sexe pour des considérations bassement europhobes.

On fétichise la nation, tout en refusant l’idée de l’Europe comme nation. On fétichise le service public tout en refusant d’imaginer un service public européen qui en serait le meilleur rempart. On dénonce l’euro comme ruineux alors que son abandon appauvrirait considérablement le pays. On souhaite le retour aux frontières nationales au lieu d’exiger de vraies frontières européennes. Schengen n’est en rien un problème si les clandestins extra-communautaires sont systématiquement réimplantés dans leur pays. On dénonce une Europe vassale des USA alors que la France seule le serait bien davantage encore, pour de simples raisons de moyens. On récupère De Gaulle dans un sens europhobe alors que le général, bien que sceptique face à la construction européenne qu’il voyait en son temps, avait compris l’Europe politique unitaire comme une nécessité absolue.

Face à l’europhobie, ce n’est pas en parlant d’identité nationale, mal définie d’ailleurs puisque rendu compatible avec la diversité, selon un contre-sens absolu, comme le fait Nicolas Sarkozy, ce n’est pas en voulant imposer le drapeau bleu-blanc-rouge à chaque foyer comme le voulait Ségolène Royal en 2007, ce n’est pas en cessant de parler d’Europe comme le fait François Bayrou depuis plusieurs années, qu’on s’oppose à l’europhobie. On s’y oppose d’abord en prenant en compte les critiques des euro-sceptiques et en faisant de l’Union Européenne une véritable Europe politique puissante ! C'est-à-dire en opposant à la souveraineté française imaginaire (on n’est souverain que si on est assez fort pour l’être) une souveraineté européenne bien réelle. On s’y oppose ensuite en montrant que la « francité authentique » c’est l’européanité. On ne s’y oppose pas en imitant les europhobes, imaginant faussement que leurs électeurs le sont aussi, alors que généralement ils ne votent pour la droite « populiste » qu’à cause de l’immigration extra-européenne et pour la gauche « populiste » qu’à cause du chômage et des outrances de l’hyper-classe, et pas par rejet de l’UE. Tout au plus par déception de cette dernière, déception justifiée, et déception qu’on résorbera en faisant de l’Europe une nation au sens fort, une nation souveraine, puissante et vraiment européenne !

Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

Le patriotisme européen contre l’europhobie !

bandeauedito3.png

2408923518.jpg9 mai, fête de l’Europe ! Oui, mais elle n’est un jour férié dans aucun état membre, à la différence d’un 8 mai par exemple, qui symbolise certes la victoire sur une idéologie criminogène mais aussi la division en deux et pour un demi-siècle du continent européen. Comment les européens pourraient-ils s’identifier véritablement à leur continent, à cette union politique si malmenée en ce moment, à ses symboles ? Comment peuvent-ils exprimer concrètement leur européanité, que les mondialistes leur nient par ailleurs au nom d’une « citoyenneté » du monde totalement imaginaire ?

Pour s’opposer à cette vague d’europhobie qui s’abat sur l’Union Européenne, en raison notamment, on l’a vu dans un article précédent, de l’impuissance de ses institutions et de la médiocrité de ses dirigeants et de ses parlementaires, il faut lui opposer un véritable patriotisme européen, au nom de cette Europe qui est notre terre, qui est aussi notre civilisation, de cette Europe née d’un même sang, unie par une même âme.

Le PSUNE demande aux chefs d’état et de gouvernement de l’ensemble des états membres de l’Union Européenne de décider de faire du 9 mai un jour férié pour tous les européens. Mais cela ne suffit pas. Il faut faire du 9 mai une fête de la réconciliation européenne et plus encore de la puissance européenne. Pourquoi refuser à l’Union Européenne ce que l’on trouve légitime pour les états membres ? Le 9 mai doit donc être plus que la fête de l’Europe, il doit devenir la fête nationale de l’Union Européenne et en ce sens doit disposer d’un défilé militaire européen spécifique.

Chaque année, dans une capitale européenne différente (a priori sur le continent, pour des raisons pratiques), chaque pays européen enverra des représentants de ses forces armées, unités terrestres et aériennes, pour un défilé patriotique européen qui devra démontrer la puissance de l’Europe et susciter le respect des autres puissances. Sachant qu’en Russie, le 9 mai fête la victoire de la Russie, sous le masque de l’Union Soviétique, en 1945, victoire qu’elle se devait d’obtenir sous peine de disparition, il me paraît nécessaire d’associer pleinement la Russie à cette festivité et de demander à cette dernière de défiler systématiquement avec les autres armées européennes en présence de ses dirigeants (russes et de l’UE). Le lien entre l’Union Européenne et la Russie sera ainsi considérablement renforcé.

Bien évidemment, faire du 9 mai une fête patriotique implique qu’on renonce complètement aux cérémonies du 8 mai, au nom de la réconciliation européenne, ce qui était il y a plus de trente ans une proposition de Giscard d’Estaing. L’effort de guerre russe, décisif, sera ainsi remercié, et on se retrouvera à nouveau entre européens. Les Etats-Unis ne seront pas associés à cette fête, de la même façon que la France ne participe pas à la fête nationale d’indépendance de ces derniers. Dans le cas français, cela signifie que le 8 mai cessera d’être un jour férié, au profit du 9 mai, et que l’Etat renoncera au défilé du 14 juillet, cette date demeurant toutefois fête nationale et jour férié.
 
Thomas Ferrier
Secrétaire général du PSUNE

24/10/2010

La guerre des europhobes (partie I)

EU%20flag.gifSortir de l’Union Européenne ?

Si l’européanisme a toujours transcendé les clivages classiques, allant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par la sociale-démocratie et la démocratie chrétienne, du MSEUE d’André Philip (socialiste) au MSE de Per Engdahl (néo-fasciste) dans les années 50, il apparaît qu’en ce début du XXIème siècle, l’européanisme a été abandonné progressivement par les différentes familles politiques. Le Mouvement Démocrate de Bayrou ne se référe que fort peu à l’Europe, nationalisant les débats, tandis qu’un Mélenchon pour le Front de Gauche tombe quant à lui dans l’europhobie de gauche, rejoignant dans son hostilité à l’Union Européenne le NPA de Besancenot ou le PT de Schivardi, et PS et UMP préfèrent une approche plutôt euro-tiède, Nicolas Sarkozy privilégiant les gouvernements nationaux aux institutions de l’Union Européenne, que celles-ci aillent dans le bon ou le mauvais sens. Il est en ce sens indéniable que les propos de Vivianne Reding ont fait le jeu des europhobes de toutes tendances.

Nous avions dans un précédent article évoqué le cas du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, que nous avions qualifié d’europhobe, au grand dam de certains de ses partisans. Dans cet article en deux parties, nous allons évoquer le cas spécifique de la droite nationale, car l’extrême-gauche, qui nous paraît aussi europhobe que son adversaire-miroir, sauf cas particulier du PT, ne prône pas (encore) que la France quitte l’Union Européenne, en traitant d’abord du cas des mouvements prétendûment européanisants, qui se rallient à l’europhobie ambiante, et en évoquant par la suite le conflit interne au Front National, principale structure europhobe en France. Cette europhobie que nous dénonçons, à la différence de l’europhobie évoquée dans notre précédent article consacré à la criminalité ciblée dont sont victimes des européens en Europe et des descendants d’européens dans le monde, est de nature strictement politique.

Lire la suite

10/10/2010

Défendre l’idée européenne.

bandeauedito3.pngmedia%5Cathensfr%5CAthena.jpg

On ne s’attend évidemment pas à voir défendre l’idée européenne chez les eurosceptiques assumés, chez les souverainistes de tout bord notamment, comme Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, même si cette dernière, par exemple, tient un discours moins brutal que le passé de son mouvement le laisserait supposer, si elle admet l’existence de cercles concentriques dont une Europe incluant la Russie ferait partie. On ne s’attend pas non plus à la voir défendre par des mondialistes comme Olivier Besancenot, pour lesquels l’Europe n’existe tout simplement pas.

Aujourd’hui la vision caricaturale donnée des instances européennes par Viviane Reding, Manuel Barroso et quelques autres technocrates conforte singulièrement tous les eurosceptiques affirmés. D’autant plus qu’il ne s’agit pas de quelques faux-pas ; la position qu’ils affichent correspond très précisément à la vocation de l’Union européenne telle qu’elle a été définie par les membres signataires. On ne peut donc pas s’étonner de voir les eurosceptiques défendre une stratégie de retour en arrière. La seule erreur d’analyse que l’on puisse leur reprocher est de s’attaquer à une Europe qui n’existe pas, derrière la juste condamnation du modèle actuel. Ils ont, en effet, tendance à doter l’Europe de pouvoirs qu’elle n’a pas et lui faire endosser des responsabilités qui sont celles des Etats membres.

Il y a d’autres eurosceptiques, sans doute plus opposés à l’Union européenne que ceux dont on a parlé, mais qui parlent peu et dont on ne perçoit pas immédiatement le jeu. Ce sont tous ceux qui se félicitent de l’Union européenne telle qu’elle est.

C’est, par exemple, un certain Michel Rocard qui avoue très honnêtement ne plus croire à l’idée européenne et qui, en conséquence, voit sans inconvénient l’entrée de la Turquie dans l’union. Ce sont tous ceux qui, principalement au PS, ont accueilli favorablement le rappel à l’ordre de la Commission à propos du démantèlement des camps de Roms. Ce sont tous les mondialistes qui, à gauche et aussi à droite, se félicitent de l’ouverture de l’Europe à toutes les influences extérieures.

C’est du côté des partisans proclamés de l’Union européenne que nous allons chercher à mesurer l’impact d’événements plus ou moins récents sur leur engagement. Pour cela, nous allons examiner leur attitude en la passant au crible de quelques critères simples.

Lire la suite

08/05/2010

La zone Euro et la Grèce

bandeaubillets2 - eisn.png
tiok551t.gifLes événements récents liés à la crise grecque ont soulevé des interrogations sur la pérennité de l’Euro. Ce n’est pas un hasard si dimanche 2 mai, deux interventions brillantes, l’une de Marine Le Pen sur ITV et l’autre de Jean-Luc Mélenchon sur BFM, se sont succédé sur la télévision numérique pour aborder le sujet. Le lendemain l’émission d’Yves Calvi sur Arte revenait utilement sur le sujet. Elle y revenait encore vendredi 7, succédant à une interview de Nicolas Dupont-Aignan. Essayons d’y voir un peu clair, sans a priori, en dépassant le cadre du problème grec et en commençant même par considérer le cas de la France.

En préambule nous devons insister sur deux points.

D’abord il n’y a pas en Europe de gouvernance économique, même partielle. Au moment de l’adoption de l’Euro et de la définition de la zone monétaire concernée, on a bien imposé des critères de convergence. Déjà, cependant, l’admission de la Grèce a été prononcée en pleine connaissance du fait que les indicateurs qu’elle présentait étaient faussés. Surtout, depuis lors, les divers pays concernés ont pu faire librement usage de la monnaie commune, mauvais usage plutôt que bon pour certains.

Ensuite, à la question de savoir si l’Euro est bénéfique ou non pour tel pays, il ne peut pas être répondu dans l’absolu. Il convient en effet de savoir quelle politique ce pays entend mener pour se prononcer.

Lire la suite

26/04/2010

Van Rompuy : l'Europe-puissance passe par le Japon

RedBridge.jpgAFP | 26/04/2010 | Le président de l'Union Européenne, Herman Van Rompuy, a exhorté aujourd'hui le Japon à se rapprocher de l'Europe, afin de répondre aux défis posés par l'émergence de nouvelles puissances dans le monde.

"Le moment est venu de revigorer la relation entre l'Union Européenne et le Japon (qui) défendent les mêmes valeurs et le même type de sociétés", a-t-il dit lors d'un discours devant des étudiants à l'université de Kobe (ouest du Japon). Evoquant la redistribution des cartes en cours à l'échelle planétaire, avec notamment l'apparition de la Chine comme future grande puissance, M. Van Rompuy a estimé qu'il n'y avait pas lieu de craindre un tandem sino-américain qui dirigerait les affaires du monde.

"Il n'y a pas de +G2+. L'Europe et le Japon appartiennent tous deux encore aux régions les plus prospères et les plus puissantes du monde", a-t-il dit. "Nous Européens et vous Japonais, nous sommes dans le même bateau. Nous sommes tous deux en train de redéfinir notre relation à l'égard des Etats-Unis", a-t-il poursuivi.

Le Japon s'inquiète en particulier du rapprochement en cours entre son allié américain et une Chine de plus en plus confiante et puissante. [...]

M. Van Rompuy, arrivé ce matin au Japon pour une visite de trois jours, a déploré que de nombreuses barrières non-tarifaires limitent l'entrée des produits européens dans l'archipel et a appelé à la signature d'un Accord de libre-échange.

Source (AFP via lefigaro.fr)

14/04/2010

Sali Berisha se dit certain que l'Albanie intégrera l'UE

AFP | 14.04.10 | 18h45 | Le Premier ministre albanais Sali Berisha, en visite mercredi à Bruxelles, s'est déclaré certain que son pays intégrera l'Union européenne "plus tôt" qu'il l'imagine lui-même. "Je n'ai pas une date pour l'adhésion (de l'Albanie à l'UE) mais cela arrivera plus tôt que je le pense moi-même", a-t-il dit au cours d'une rencontre avec des journalistes. L'Albanie a déposé une demande d'adhésion à l'UE en avril 2009. M. Berisha a estimé mercredi que son pays avait "rempli toutes les conditions" posées par la Commission européenne pour entamer formellement le processus d'adhésion. Il a prévu de remettre au commissaire chargé de l'Elargissement, Stefan Fülle, le questionnaire détaillé que la Commission a soumis à l'Albanie en vue de son adhésion au bloc européen.

La Commission doit encore examiner ce document, d'environ 400 pages, avant d'accorder ou non à l'Albanie le statut de pays candidat à l'UE. "J'ai bon espoir" que la Commission donnera un avis favorable, a dit M. Berisha. M. Berisha a vigoureusement défendu son bilan en matière de lutte contre la corruption et la criminalité qui, selon lui, a spectaculairement chuté au cours des cinq dernières années. "L'Albanie est désormais un des pays les plus sûrs et le taux de criminalité est plus bas que la moyenne enregistrée dans l'UE", a-t-il dit. Il a également souligné que grâce à sa politique ultra-libérale, son pays avait mieux résisté que d'autres à la crise économique. Il a promis de poursuivre les réformes et la privatisation des entreprises albanaises.

M. Berisha s'est également déclaré confiant sur le fait que ses concitoyens allaient pouvoir bénéficier à court terme d'une libéralisation des visas d'entrée dans l'espace Schengen. "La libéralisation des visas est très importante pour les Albanais", a-t-il dit rappelant que son pays avait été soumis durant près de 50 ans à une des plus féroces dictatures du monde. La zone dite de Schengen comprend les pays de l'Union européenne, sauf le Royaume-Uni et l'Irlande, plus la Norvège, la Suisse et l'Islande. Les 27 avaient levé en décembre l'obligation de visas pour les ressortissants serbes, monténégrins et macédoniens dans la zone Schengen, une décision qui avait suscité une grande déception en Bosnie et en Albanie. | Source (Forum du PSUNE)

05/03/2010

Europhobe et "socialismophobe"

"La crise financière que vient de connaître la Grèce n’est vraisemblablement que le signe annonciateur d’une crise bien plus grave. D’autres pays d’Europe ont des déficits abyssaux qui pourraient les rendre insolvables et les placer au bord du dépôt de bilan : l’Espagne, le Portugal, l’Italie. Si ces pays se retrouvent dans la situation de la Grèce, la liste pourrait s’allonger et la France ne serait pas épargnée. C’est la raison pour laquelle j’étais extrêmement sceptique lors du lancement de l’euro : créer une monnaie unique pour des pays ayant des économies très différentes, des histoires et des parcours politiques très différents, des cultures très différentes, des règles sociales et fiscales très différentes créerait une situation où le cours de la monnaie et le taux de l’intérêt constitueraient toujours une cote mal taillée. Certains parlent, du coup, d’une politique économique unique pour les pays de la zone euro. Ils ne voient pas que ce serait accentuer l’absolutisme technocratique et la dimension constructiviste de l’édifice, sans permettre une quelconque amélioration durable. Ceci pour une raison très simple : c’est tout l’édifice qui a été conçu de manière viciée. En construisant l’Europe, on a parlé de marché, d’ouverture des frontières, de libre-échange. Mais on a aussi parlé de planification, de subventions, de quotas, d’aides à la production et à l’exportation, de protections, de fonds compensatoires. Et tout cela est venu imprimer la marque de corsets asphyxiants, de distorsions, de tentatives de sauver tel ou tel malade pour qu’il meure guéri.

Tout cela s’est accompagné aussi d’une adhésion d’ensemble à une vision dirigiste et socialiste des sociétés. Vladimir Boukovsky, qui a trop bien connu l’Union soviétique, a publié voici quelques années un ouvrage où il expliquait que l’Europe allait suivre la voie de l’Union soviétique, avec des variantes, puisque dans l’Union européenne, il reste des simulacres de démocratie et de liberté. Par ailleurs, plutôt que de miser sur la force militaire, l’Europe a misé sur la faiblesse et la soumission préventive. Mais, pour le reste, nous y sommes. [...]

Le dirigisme est essentiellement nuisible à la créativité entrepreneuriale. Le socialisme commence toujours avec la promesse frelatée et illusoire de la multiplication des pains et s’achève toujours par la réalité de la multiplication des pauvres. Ce n’est pas seulement la monnaie unique qui est en cause. Ce n’est pas seulement le dirigisme, le socialisme, l’absolutisme technocratique. Ce sont aussi les effets secondaires : vieillissement des populations résultant de la dénatalité, fuite du capital intellectuel, flux migratoires faisant venir des gens qui ont essentiellement leurs bras à offrir, alors qu’on a besoin de cerveaux, montée de l’islam parce que les populations qui immigrent sont essentiellement musulmanes et le restent d’autant plus qu’on ne leur propose pas de système de valeurs auquel elles pourraient s’intégrer. Je ne puis savoir à quoi ressemblera l’Europe dans cinquante ans, mais elle sera certainement plus pauvre, islamisée, lacérée de violences diverses, en état de décomposition avancée."

Source (Forum)

Il faudra m'expliquer en quoi les flux migratoires sont dûs au socialisme alors que de l'aveu même d'un Pompidou, "l'immigration c'est le problème des patrons". Par ailleurs, la dénatalité n'est-elle pas la conséquence d'un embourgeoisement de la société au nom de l'individu sacralisé, principe même du libéralisme politique et économique ? Quel intérêt ensuite de citer un Boukovski, anti-soviétique par nature, et rallié ouvertement au modèle libéral/atlantiste ?

L'UE ne meure pas du socialisme ou du dirigisme mais du fait qu'il n'y a personne de réellement énergique à sa tête (et ayant du pouvoir) et que c'est le libéralisme économique le plus outrancier qui y domine.

Ce sont libéralisme et souverainisme qui sont responsables de la ruine programmée de l'Europe. Qu'on ne se trompe pas d'ennemi.

Thomas Ferrier (PSUNE/LBTF)

14/02/2010

Strache entre russophilie et europhobie

Le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, déclare que la neutralité de l’Autriche est menacée par la bureaucratie de l’Union européenne. « Nous ne voulons pas devenir le membre d’un bloc militaire. Nous sommes très opposés au développement politique actuel de l’Union européenne. Je considère la Russie comme étant géographiquement une partie de l’Europe. »

Heinz-Christian Strache s’est félicité de l’intervention russe lors du conflit géorgien et a déclaré « Je me réjouis que nous puissions construire une amitié avec les représentants russes. »

SOURCE (Forum du PSUNE)

Il faut que l'UE devienne un bloc militaire... européen, mais pas otanesque. Strache en europhobe est incapable de penser l'Europe comme un tout unitaire politique, avec une armée européenne par exemple ! Thomas Ferrier.

13/02/2010

Et si l'Euro détrônait le dollar ?

25416_une-bce.jpg

Telos | 04 Février 2010 | Extraits | Quelle sera la principale monnaie mondiale dans dix ans ? Cela pourrait bien être l'euro. Contrairement aux spéculations des années 1990, le yen et le mark n'ont jamais eu la moindre chance de contester la suprématie du dollar dans les échanges internationaux. Leurs pays d'origine étaient plus petits que les États-Unis et de leurs marchés financiers moins bien développés et liquides que la place de New-York. L'euro est en revanche un challenger crédible : la zone euro est à peu près aussi grande que les États-Unis et l'euro s'est révélé une meilleure valeur de réserve que le dollar.

Bien sûr, le classement des monnaies internationales n’évolue que très lentement. Alors que l’économie américaine avait dépassé celle du Royaume-Uni dès 1872 pour la taille, 1915 pour ce qui concerne les exportations et 1917 comme créditeur net, ce n’est qu’en 1945 que le dollar a pris la place de la livre comme principale monnaie d’échanges internationale. Il faut donc prendre en compte des décalages. En 2005, lorsqu’avec mon collègue Menzie Chinn nous avons exploité les données historiques sur les réserves de change des banques centrales afin d’en estimer les principaux déterminants, même nos scénarios pessimistes ne voyaient pas l'euro supplanter le dollar avant 2022. Nous n'aurions pas pu affirmer, alors, que le dollar serait détrôné dans dix ans.

Lire la suite sur le blog Telos

05/02/2010

L'armée turque a perdu sa mainmise sur le pouvoir

... et la Turquie a perdu sa laïcité.

03/02/2010 | Par Selcan Hacaoglu (CP) | BASE NAVALE D'AKSAZ, Turquie — L'armée turque, longtemps considérée comme l'épine dorsale du régime laïc mis en place par Ataturk, est en pleine zone de turbulences: louée pour ses missions à l'étranger, elle a vu son image ternie par les allégations de complot en vue de renverser le gouvernement issu de la mouvance islamiste.

L'élite militaire des "Pachas", ainsi nommée en référence au titre honorifique utilisé depuis l'époque de l'Empire ottoman, ne serait plus intouchable, à en juger par les peines de prison prononcées contre certains d'entre eux.

L'armée turque, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960, était en effet considérée comme la détentrice réelle du pouvoir dans la République strictement laïque fondée par Mustafa Kemal Ataturk sur les décombres de l'Empire ottoman.

Une petite révolution est donc en cours dans le pays, depuis que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'en est pris au pouvoir des militaires pour satisfaire aux demandes de l'Union européenne. Dans l'optique d'appuyer la candidature de son pays à l'UE, M. Erdogan a récemment proposé une série de nouvelles mesures en ce sens.

LIRE LA SUITE (GOOGLE HOSTED NEWS/CANADIAN PRESS)

02/02/2010

Berlusconi confond Europe et Occident

berlusconi.jpgSilvio Berlusconi:

«Mon plus grand désir, tant que je serai un protagoniste de la politique, est de faire d’Israël un membre de l’Union européenne», a-t-il assuré.

«Israël fait partie de l’Europe. Il appartient à l’Occident. Il croit aux valeurs de la démocratie auxquelles, nous croyons, nous aussi. Par conséquent, j’ai toujours soutenu Israël et en tant que Premier ministre, j’ai changé la politique étrangère de l’Italie, faisant de mon pays le plus proche ami d’Israël en Europe … »

Berlusconi confond Europe et Occident. On peut soutenir Israël face aux pays arabo-musulmans mais pas au point de souhaiter son adhésion à l'Union Européenne.

La Russie oui ! La Turquie et Israël non ! TF.

24/01/2010

Turquie, c'est NON !

europe_flag_large.jpgAFP via LeFigaro.fr | 24/01/2010 | Mise à jour : 12:26 | Les Européens sont partagés sur le principe d'une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, mais une nette majorité se dégage pour le non si la question est posée dans un referendum, selon un sondage effectué dans cinq pays européens et présenté ce week-end à Istanbul. Interrogés sur une adhésion de la Turquie à l'UE, 47 % des sondés s'y montrent favorables, contre 47 % qui ne le sont pas (6% ne se prononcent pas), selon l'étude coordonnée par l'Université autonome de Madrid, l'Université de Grenade (Espagne), et Bogazici University (Istanbul).

En revanche, à la même question posée dans le cadre d'un référendum, 52 % répondent non, contre 41 % de oui et 7 % qui ne répondent pas. Cette contradiction apparente s'explique par le fait que "si vous forcez les gens à se déterminer dans un referendum, ils hésitent à changer les choses, ils penchent pour le statu quo, alors qu'ils ont plus d'audace lorsqu'on leur demande un simple avis, avec des nuances telles que 'êtes-vous favorable' ou 'plutôt favorable'", a expliqué Hakan Yilmaz, professeur à l'Université Bogazici, en présentant samedi soir cette étude à l'IFEA (Institut français d'études anatoliennes, Istanbul).

L'étude a été réalisée dans cinq pays de l'UE - Allemagne, Espagne, France, Pologne et Royaume Uni - un choix représentatif de l'ensemble des pays de l'UE, selon les estimations des responsables du sondage, a expliqué M. Yilmaz. Concernant le referendum, le non l'emporte dans trois pays, France (64,4%), Allemagne (62) et Royaume uni (46,3), et le oui en Pologne (54,1) et en Espagne (53,2).

SOURCE (AFP via leFigaro.fr)

On notera que l'Espagne et la Pologne seraient davantage partisans, mais que c'est dans les pays à la plus forte population musulmane que le non s'impose nettement. TF